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Chaînes ou grille : le signal d'exclusion persiste à l'église Saint-Eloi

 Une grille basse ferme le parvis de l'église Saint-Eloi (Paris 12e) et le passage voisin depuis novembre. C'est mieux que les chaînes posées il y a deux ans, mais la barrière ressemble à une tentative d'appropriation du passage public par la paroisse. Le chemin vers le square Saint-Eloi est un espace public et doit donc rester ouvert et accessible à tous.

La barrière a pour but de dissuader les jeunes de se réunir sur le parvis.
  

  Ce n'était pas un poisson d'avril. Le 1er avril 2019, l'église Saint-Eloi posait des chaînes pour barrer l'accès à son parvis et à l'escalier de côté.

  Presque deux ans plus tard, les chaînes ont presque toutes disparu sauf une, sur le côté, repoussée sous le préau de façon à laisser un espace pour s'abriter.

  La chaîne qui fermait le parvis a laissé place, en novembre, à une barrière dans le prolongement de celle du petit jardin de l'église (public) et qui va jusqu'à la haie de la parcelle voisine. Les portillons battants du chemin vers le square, devenus inutiles, ont été enlevés. A l'autre bout du chemin : une grille cadenassée la nuit par les agents municipaux.

  Nous apprécions ce retour à une disposition des lieux plus ouverte vis-à-vis de ceux qui fréquentent les lieux, paroissiens ou non, mais la grille basse porte toujours la marque de l'exclusion de certains.

  Nous avons été surpris que ses nouveaux portillons portent des serrures. L'un est fermé. L'autre reste, selon notre expérience, ouvert tout le temps. Les agents municipaux qui ouvrent ou ferment le square ne s'en occupent pas.

     Le passage vers le square Saint-Eloi comporte maintenant deux portillons qui peuvent fermer à clé.

  Le projet prévoyait deux nouveaux portillons côte-à-côte : le premier pour les gardiens du jardin qui auraient une clé, le second pour que l'église, en cas de fermeture du square, puisse avoir accès aux portes du bâtiment situées sur le côté. La paroisse possède au moins une clé.

  Message : pas ouvert à tous

  Cette configuration est le fruit d'une concertation entre la mairie du 12e arrondissement et la paroisse. En effet, le terrain sur lequel est bâti l'église appartient à la Ville de Paris. Le passage qui la longe au sud est un cheminement public menant au square.

  Cette grille basse continue forme une unité visuelle et donne l'impression que l'ensemble relève de la paroisse. En tous cas, elle occulte l'entrée du passage et fait passer le message qu'il n'est pas accessible à tous. Toutefois, elle est toute symbolique puisqu'avec son mètre de haut, elle est facilement franchissable.


    La grille basse ferme le parvis de l'église et se prolonge jusqu'à la haie de la parcelle voisine devant le passage public.

  Ce choix a pour but premier, comme les chaînes, de dissuader les jeunes de se réunir sur le parvis.

  Certains habitants du voisinage se sentent autorisés à rabattre la grille de jour (sans pouvoir la fermer à clé), ce qui ressemble à un non-accès libre.

  Ajouter une pancarte "Passage public"

  Cette installation, si elle ne manque pas d'esthétique, nous remet en mémoire un fait resté dans les esprits : l'occupation par l'église d'une bande de terrain côté sud-est, entre la rue de Reuilly et le passage Stinville. En 1967, année de la construction de l'église, le directeur de la voirie parisienne ne voyait « aucun inconvénient à l'utilisation provisoire par la paroisse Saint-Eloi de la bande de terrain qui borde la nouvelle église au sud-est (...) qui doit servir ultérieurement à la construction de la rocade Italie-Nation. (...) Il ne peut s'agir que d'une occupation précaire et révocable (...). » Un temporaire qui, après abandon de la rocade en 1973, a perduré jusqu'à aujourd'hui en devenant un usage acquis. Le terrain reste public et appartient à la ville de Paris.

  Une pancarte affichant "passage public" éclaircirait la situation.

  Mick Xagère


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