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Le contexte de la plainte




Le procès du 21 et 22 février 2018 est l’aboutissement d’une plainte déposée par 18 jeunes du quartier Reuilly-Montgalet dans le 12è arrondissement de Paris.

Ils y dénoncent des violences, humiliations, et agressions sexuelles de la part des policiers de la Brigade de Soutien des Quartier, surnommée la « Brigade des Tigres ». 

La plainte, déposée le 17 décembre 2015 par 17 garçons et une fille âgés de 15 à 24 ans, fait état d’un véritable harcèlement de la part de cette brigade contre les jeunes du quartier issus de l’immigration. 

Les jeunes y relatent plus de 40 différents faits dans lesquels ils accusent les policiers de procéder à des contrôles répétés sans motif, mais aussi de violences physiques, humiliations, injures racistes, destructions d’effets personnels, et palpations des parties génitales. 

Ces faits, survenus entre l’été 2013 et l’été 2015, sont qualifiés par leurs avocats de "violences volontaires aggravées", "agression sexuelle aggravée", "arrestation arbitraire", "séquestration", "destruction de biens", "discrimination" et "abus d’autorité". 

La plainte a donné lieu à une enquête préliminaire de l’IGPN (la police des polices), qui a duré près d’un an. 

Au terme de cette enquête, le Parquet a décidé d’engager des poursuites contre quatre policiers pour quelques faits de violences volontaires. Ces policiers seront jugés les 21 et 22 février prochains au Tribunal de Grande Instance de Paris. 

D’autres faits dénoncés ont été classés sans suite au motif qu’ils n’étaient pas suffisamment étayés par les éléments de l’enquête. 

Les avocats des victimes ont fait appel de la décision de classement sans suite pour les autres faits, et attendent la décision du Procureur Général.

Echec des tentatives de médiation avec la police

Pour les jeunes qui ont subi ces violences, il a longtemps été difficile d’en parler aux adultes autour d’eux. 

Ce n’est qu’à l’occasion d’ateliers organisés par une association autour des questions de discrimination que la parole a commencé à se libérer, et que les professionnels travaillant avec les jeunes ont saisi l’ampleur du problème. 

Pendant plusieurs mois, les éducateurs de rue ainsi que des associations de quartier ont tenté de négocier avec le commissariat et la mairie pour que cessent ces comportements des policiers. 

Face à l’échec de ces tentatives de médiation, ils ont décidé de mettre en contact les jeunes avec des avocats. Des discussions qui ont abouti une plainte pénale collective contre les policiers. 

Le procès, bien qu’il ne concerne que certains des faits dénoncés, sera l’occasion de remettre en question des pratiques policières illégales qui ont perduré, en toute impunité, pendant plusieurs années sur le quartier. 

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